Comment maintenir un lien constructif avec ses équipes pendant la crise sanitaire ?
Depuis le 30 octobre, les mesures liées à la crise sanitaire affectent à nouveau de nombreux points de vente. Pour ceux qui restent ouverts comme pour ceux qui ferment, c’est toute une organisation à repenser. Première préoccupation de nombreux managers : comment maintenir du lien au sein de ses équipes malgré le contexte ? Les News du Smart Shopping proposent quelques pistes, avec Élise Henriet, Consultante en accompagnement du changement.

Selon une étude Ifop pour consolab1, 28 % des français déclaraient avoir un « mauvais moral » au mois de novembre 2020. Une augmentation de 12 points par rapport à 2019, qui s’explique facilement au regard de la crise sanitaire en cours. Dans ce contexte, dirigeants et managers cherchent des solutions pour conserver une communication efficace, mais également aider à garder le moral, et les soutenir.
Maintenir une communication transparente et régulière
En période de crise sanitaire, l’incertitude de la situation est souvent mise en cause comme un facteur important de stress. Pour la réduire et rassurer ses collaborateurs, la communication est essentielle : qu’elle soit pour partager de l’information, ou pour garder des relations. « En tant que manager, il ne faut pas hésiter à faire preuve d’une grande transparence sur la situation, les mesures appliquées et les conséquences pour l’entreprise et ses collaborateurs » explique Élise Henriet. L’incertitude est inhérente à la période. Mais les collaborateurs gardent le besoin d’être rassurés – et de ne pas avancer dans le flou ou avoir l’impression de rester dans l’attente. « Tout en choisissant la fréquence, il est important de fixer des points d’information réguliers, par équipe ou réunissant tous les collaborateurs, pour tenir au courant des évolutions de la situation ». Cela peut être le contexte, les démarches entreprises par l’enseigne, les prochaines étapes… Mais aussi permettre aux collaborateurs d’avoir un moment où faire remonter leurs retours s’ils en ressentent le besoin.
Canaux de communication : privilégier la simplicité et l’efficacité
Quant au moyen de faire descendre l’information, pour la consultante, « l’idéal reste de privilégier l’efficacité et l’habitude. Si au début de la crise, les collaborateurs étaient habitués à être tenus informés par e-mail, alors il faut continuer avec ce moyen d’information ». Si la situation est délicate, elle n’est pas nouvelle. L’expérience des derniers mois doit pouvoir servir : quels sont les dispositifs qui ont fonctionné ? Que puis-je changer ? Quels sont les retours que j’ai eus ?
« Une autre piste intéressante pour faire adhérer aux communications est de consulter directement les collaborateurs, ajoute Élise Henriet. Demandez-leur à quelle fréquence ils souhaitent recevoir des communications, quel est le canal qu’ils préfèrent… Encore une fois, le choix de l’outil doit donc être guidé par sa simplicité ». Il doit pouvoir être adopté sans peine, par le plus grand nombre et en peu de temps !
Créer des rendez-vous informels
Pour ceux qui le souhaitent, proposer des espaces d’échanges informels pendant les horaires de travail a une véritable valeur ajoutée. Ils permettent de faire vivre l’humain, et de ne pas laisser chacun face à ses mails ou son téléphone. Des outils numériques comme Slack, WhatsApp ou Facebook aux plus classiques comme les petits-déjeuners ou les cafés en visioconférence, à chacun sa formule !
« Quel que soit le format retenu, une évidence se détache : pour être efficaces, ces échanges informels ne doivent jamais être imposés. De la même manière, certains collaborateurs peuvent apprécier d’avoir exceptionnellement un moyen informel de joindre leur manager. Mais une nouvelle fois, à condition que le collaborateur y voie une solution rassurante, et non une obligation » complète la consultante.
Encourager l’écoute mutuelle et faire remonter les besoins
Les rendez-vous informels sont un premier pas important pour favoriser les échanges et l’écoute entre collègues. Mais pour aller plus loin dans l’écoute de ses collaborateurs, plusieurs rituels peuvent être mis en place : internet en regorge ! Pour n’en citer que deux : la formation de binômes ou encore la météo du moral.
Par le premier, le manager va suggérer des binômes de collaborateurs. Les deux personnes seront amenées à échanger régulièrement, et à faire éventuellement remonter au manager les signaux faibles qu’il aurait pu remarquer. Cette expérience est perçue comme un moment convivial, et est souvent appréciée des collaborateurs, car elle permet notamment de lutter contre l’isolement… Une mesure nécessaire dernièrement !
Le second exemple, appelé point « météo » consiste à prendre le pouls de son équipe, en demandant aux collaborateurs de s’exprimer individuellement. En début de réunion, de journée ou de semaine, par mail ou à l’oral, les collaborateurs feront par de la « météo » à leur manager : ensoleillé (tout va bien), nuageux (fatigué, baisse de moral), pluvieux (dure journée / période / ça ne va pas !)… Une information simple et en apparence anecdotique qui cache en fait un moyen ludique d’interroger son état physique et mental du jour. Et de pouvoir prendre les mesures nécessaires à un instant T, pour soulager un membre de son équipe ou répondre à une situation de mal-être.
Oser prendre des initiatives
Il n’y a pas de solution miracle, puisque chaque équipe est différente. En fin de compte, il revient à chaque manager d’identifier puis de mettre en place ce qui leur semble pertinent pour son organisation. Le mot d’ordre : oser. Il peut aussi arriver de se tromper de formule, et c’est normal, mais c’est un premier pas inévitable vers de nouvelles solutions. Il ne faut donc pas avoir peur d’essayer de nouvelles choses !
1 https://www.ifop.com/publication/les-francais-et-le-reconfinement-entre-depression-et-transgression/