Quand le centre commercial facilite l’accès à la culture
Avec la fermeture des musées et autres établissements dédiés à la culture, de nombreuses initiatives digitales sont nées pour faire vivre les expositions virtuellement. Mais force est de constater que rien ne remplace la rencontre réelle avec une œuvre. Pour cette raison, et pour continuer de créer du lien avec leurs clients, les centres commerciaux Carmila ont décidé d’accueillir la culture dans leurs galeries. Retour sur deux initiatives emblématiques.

À Charleville-Mézières, un musée hors les murs
Cela faisait plusieurs mois que le Musée de l’Ardenne attendait de présenter son exposition « Vallus, les dents de la terre » au public. Faute de pouvoir envisager une réouverture, les équipes ont décidé de fonctionner à contre-courant et d’amener la culture au public en imaginant l’opération « Vos musées viennent à vous ». Audrey François, directrice du centre commercial Carmila La Croisette de Charleville-Mézières, explique : « En tant que centre commercial, nous jouons un rôle social et solidaire au sein du territoire. Nous souhaitons nouer des partenariats avec les acteurs locaux pour proposer à nos clients des activités ou des ateliers qui renforcent leur lien avec la ville, ses associations, son patrimoine… Cela passe notamment par le soutien de projets tels que ceux portés par les musées de Charleville-Mézières ». Ainsi, l’équipe du centre a mis à disposition une cellule commerciale d’une centaine de mètres carrés qui a permis à l’exposition, d’aller à la rencontre de son public pendant deux jours. La pièce maîtresse de cet événement : la reconstitution de Vallus, une moissonneuse gallo-romaine, dont les dents ont été découvertes en 2014 à l’occasion de travaux réalisés à Warcq, dans la région.
Un véritable succès, puisque plus de quatre cents visiteurs ont fait le déplacement, parfois après avoir effectué plus d’une heure et demie de route. En confirmation de ce succès, les commentaires qui ont été inscrits sur le livre d’or, parmi lesquels on pouvait lire : « On a bien besoin de la culture, merci ! » ou « Je ne m’attendais pas en venant faire mes courses à pouvoir visiter une exposition, c’est super et ça fait du bien ! ».
De nombreux témoignages qui confortent Audrey François dans sa volonté de continuer à œuvrer pour la culture, et en faveur des associations locales : « Il n’est pas évident de se projeter dans ce contexte. Mais nous souhaitons continuer à organiser des animations pour soutenir les acteurs du territoire – nous avons beaucoup de projets en tête, notamment avec le Musée de l’Ardenne ou des associations locales comme Reims Educ’Action. »

À Quimper, un soutien aux associations
De l’autre côté de l’Hexagone, en direction de l’Ouest, le constat est similaire : « Un centre commercial est avant tout un lieu de vie, explique Elise Gaudrel, directrice adjointe du centre commercial Carmila de Quimper. Pour cette raison, nous proposons régulièrement de nouvelles animations. Et l’accès à la culture est un point essentiel de notre stratégie ». Une stratégie illustrée par l’organisation d’expositions dans la galerie marchande, parmi lesquelles, en août 2020, celle consacrée à Mathieu Rivrin, photographe breton, dont le cliché « Poséidon » a fait le tour du monde. Plus récemment, cet engagement s’est traduit par une exposition organisée en partenariat avec l’école locale des Beaux-Arts, au profit du Secours populaire. En exposant et en proposant à la vente quelque 200 œuvres des élèves, cette initiative a permis de récolter 1 760 €. « Nos clients sont demandeurs de tout ce qui touche à la culture, raconte Elise Gaudrel. En témoigne le succès de notre bibliothèque partagée, qui ne cesse de se remplir. Nous avons même dû mettre certains livres en attente dans un lieu de stockage à part. » Un constat partagé par Audrey François : « La première bibliothèque partagée que nous avons installée il y a maintenant trois ans a toujours autant de succès aujourd’hui. Nous n’avons jamais dû ajouter des livres ou créer de l’animation autour de ce dispositif. Notre clientèle est très active et ne demande qu’à participer à cette dynamique culturelle ! »